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« Vivre ici, en résidence, je ne peux demander mieux »

Par Jean-Claude Leclerc, blogue «Muffin et Café»

Belle rencontre cette semaine avec un monsieur d’origine gaspésienne, Gérard Lafontaine, qui demeure à la Résidence Seigneur Lepage depuis le mois d’octobre dernier. Âgé de 75 ans, c’est un retour pour lui à Rimouski où il a travaillé durant quelques années dans le domaine des portes et fenêtres.

Né plus précisément à Grande-Rivière, il dit retenir de sa mère, une femme extraordinaire malheureusement décédée trop jeune. «Chez nous, dit-il, nous étions vingt enfants. Quatre sont nés du premier lit. Une famille unie, née sur la ferme puisque mon père était cultivateur.»
 
Côté études, M. Gérard, appelons-le par son prénom, a grandi à l’école de la vie. «À 17 ans, mon frère et moi avons décidé de quitter la région pour la grande ville, Montréal». Fait cocasse, se plaît-il à dire, il a quitté sa Gaspésie par le train, dans la soirée d’un 26 août, à destination de Montréal pour y arriver vieilli d’un an! «C’était drôle, puisque c’était la journée de mon anniversaire et que nous étions tous les deux à bord du train. Je suis parti de chez nous à 17 ans et suis arrivé à destination à 18, sans trop savoir ce que l’avenir nous réservait tous les deux.»
 
Finalement, M. Lafontaine est demeuré à Montréal durant une quarantaine d’années. «Mon frère et moi résidions dans le quartier Rosemont, où vivaient beaucoup de gens de la Gaspésie. Je peux te garantir que lorsque nous avons partagé notre premier repas dans notre appartement, le spaghetti que nous venions de préparer était des plus savoureux. En arrivant, nous n’avions rien avec nous, aucun chaudron pour nous faire à manger.»
 
Son parcours professionnel, c’est essentiellement dans le domaine de l’imprimerie et celui des portes et fenêtres qu’il l’aura vécu. C’est à Montréal qu’il a fondé une famille avec une femme également originaire de la Gaspésie. «Nous avons eu trois enfants, deux garçons et une fille et malheureusement, l’un d’eux est décédé dans un accident de travail sur un chantier de construction. Un moment difficile pour toute la famille.»
 
Dans le domaine de l’imprimerie, Gérard Lafontaine a eu la chance de travailler pour le fondateur du Journal de Montréal et de ce qui allait devenir l’empire Quebecor, Pierre Péladeau. «Un chic type, mentionne-t-il. J’en retiens d’ailleurs de beaux souvenirs. Un monsieur humain, avec qui il m’était agréable de discuter.»
 
Il a par la suite quitté le domaine de l’imprimerie pour relever un nouveau défi dans le secteur des portes et fenêtres. «Un domaine d’activités que j’ai bien aimé. Jusqu’à ce que j’ambitionne de prendre ma retraite, à 65 ans, avec des projets en tête, dont celui de retourner en Gaspésie et de m’établir à Newport, où je possède des terrains.»
 
La vie a fait en sorte qu’il est plutôt venu vivre à Rimouski durant quatre ans avant de retourner en Gaspésie, où il possédera une nouvelle entreprise spécialisée dans les lames à moulin à scie portatives. Mais il caressait une autre idée, celle de développer son propre projet d’immigration afin d’aller chercher des gens en Côte-d’Ivoire, par exemple, et les amener travailler au Québec. «Une expérience qui, finalement, m’aura causé plus de problèmes qu’autre chose et que j’ai vite abandonnée. J’ai failli en devenir malade!»
 
Après un séjour de quelques mois en milieu hospitalier et avec l’aide de quelques intervenants du réseau de la santé, M. Lafontaine s’est vu offrir la possibilité d’aller vivre en résidence. Il est ainsi devenu résident en permanence à la Résidence Seigneur Lepage, où il dit se plaire et être très bien traité.
 
«Honnêtement, j’y suis très bien. Le personnel est chaleureux et on mange bien. Il y a beaucoup d’activités sociales et actuellement, je travaille, en compagnie de collègues de la résidence, à compléter un casse-tête de 3 000 morceaux. Tout un défi pour la mémoire et ça me tient occupé.»
 
Possédant encore son permis de conduire et son propre véhicule, M. Lafontaine aime bien s’offrir une balade de temps à autre et il lui arrive même de croiser d’anciens collègues de l’époque où il travaillait à Rimouski dans le domaine des portes et fenêtres.
 
«Actuellement, conclut-il, je ne peux demander mieux!» Longue vie à vous, M. Lafontaine, santé et bonheur et surtout, faites de votre «casse-tête» un p’tit plaisir de la vie. Merci pour la belle rencontre.